Cannes 2025 : 5 expositions à voir absolument pendant le Festival

Après un soft opening, en février, la Malmaison rouvre officiellement ses portes avec une exposition 100% Jean-Michel Othoniel, qui a conçu certaines pièces spécialement pour l’occasion. Une actualité, et non des moindres, se greffe à cette inauguration, celle du 78e Festival de Cannes qui irrigue La Croisette de passants internationaux. D’où le titre « Poussière d’étoiles » qui renvoie à un phénomène interstellaire ainsi qu’aux stars du 7e art. Encore une fois, l’académicien nous plonge dans un « réel merveilleux », pour reprendre ses termes. « La jouissance de la couleur nous emmène dans un monde suspendu ». Littéralement. Ses colliers de perles XXL flottent au-dessus de parterres de briques de verre, architectures plus robustes qu’il n’y paraît… Que d’avant-premières ! C’est la première fois que le lieu expose des sculptures, que JMO montre sa série de peintures Sakura en France, que ses fontaines sont présentées à l’intérieur. Force et fragilité, intimité et monumentalité s’apprivoisent dans ces cavernes féeriques du deuxième étage où l’eau crépite face à la Méditerranée. Les dix Wonder Blocks regroupés plus loin évoquent (interprétation personnelle) des César ; et le reflet au sol du totem central dessine comme une palme d’or. Ce take-over de La Malmaison peut être perçu comme le tremplin méridional vers un autre projet, « Othoniel Cosmos ou Les Fantômes de l’Amour », dont le lancement coïncidera cette fois avec le Festival d’Avignon. Du cinéma au théâtre : 240 œuvres, 160 créations, 10 sites… Demandez-le programme !

« Poussière d’étoiles », La Malmaison, 47 Bd de la Croisette, Cannes, jusqu’au 4 janvier 2026

Levez les yeux ! Dans la rue d’Antibes, artère emblématique de Cannes, de grandes bâches aériennes, suspendues entre deux immeubles, arborent les visages féminins qui ont marqué la vie et la carrière d’Alain Delon, disparu en août dernier. Brigitte Bardot, Romy Schneider, Catherine Deneuve, Mireille Darc, Ursula Andress… Ces muses et partenaires de jeu ont, d’une manière ou d’une autre, contribué à forger son image publique. L’exposition en plein air « Delon & Elles » célèbre un monstre du cinéma, couronné de la Palme d’or d’honneur en 2019.

« Delon & Elles », divers lieux dans les rues de Cannes, jusqu’au 13 juin

À dix minutes en voiture, vingt en bus, se trouve Le Cannet, où Pierre Bonnard (1867-1947) a séjourné de 1922 à 1947, intervalle qui a vu naître près de 300 œuvres davantage inspirées par sa vie et son environnement personnels. Le musée qui porte désormais son nom puise actuellement dans ses collections pour faire ressortir la sensibilité de ce maestro de la couleur, nourri par son observation constante de la nature. Le parcours soulève ponctuellement l’influence du nabi sur ses successeurs, en particulier Pierre Lesieur (1922-2011), Madeleine Dinès (1906-1996) et Chuta Kimura (1917-1987). Dans cette conversation transgénérationnelle se fond un coup de projecteur sur des acquisitions récentes, comme Au café, une encre sur papier de 1890, ou encore Petite fille au chien ou Isabelle Lecomte de Nouy avec le chien de Bonnard au Cannet, une huile touchante de 1929-1932. De quoi découvrir Bonnard sous un jour légèrement nouveau.

« Bonnard, peintre de sentiment », Musée Bonnard, 16 Bd Sadi Carnot, Le Cannet, jusqu'au 8 juin

Alors que le Festival de Cannes présente Marcel et Monsieur Pagnol (A Magnificent Life) de Sylvain Chomet, le musée du Masque de Fer célèbre les 130 ans de la naissance de l’écrivain, disparu en 1974, à travers une exposition qui retrace l’enquête menée par ses soins sur le prisonnier le plus intriguant de l’histoire de France, incarcéré sur l’île de Sainte-Marguerite. Des bateaux s’y rendent (en 15-20 minutes), à peu près toutes les heures, au départ de Cannes. La plupart des films inspirés de cette légende insulaire identifient l’homme mystère avec le jumeau caché de Louis XIV, jusqu’au long métrage de 1998 avec Leonardo DiCaprio, venu remettre une Palme d’or d’honneur à Robert De Niro le jour de la cérémonie d’ouverture. Un ensemble de lettres et d’objets personnels évoque la fascination de Pagnol pour ce personnage présumé réel, auquel il consacra deux ouvrages, en 1965 et 1973.

« Marcel Pagnol et le secret du masque de fer », Musée du Masque de Fer et du Fort royal, île de Sainte-Marguerite, jusqu’au 31 août

Sur les hauteurs du Suquet, quartier historique de Cannes, se trouve une ancienne morgue reconvertie en 2016 en un espace de résidence d’artistes. Là, l’exposition dédiée à Florence Obrecht vient de s’achever et la suivante, consacrée à Corine Borgnet, ne commencera pas avant le 7 juin. En revanche, il vous reste une semaine pour découvrir « Vanuatu. La voix des ancêtres », au musée des explorations du monde, château médiéval qui s’élève juste à côté. Ce site classé abrite un fonds ethnographique qu’il s’agissait de mettre en avant. Le parcours réunit des créations issues de la république du Vanuatu. Cet archipel de 83 îles perpétue un système hiérarchique qui permet aux hommes de monter en grade dans le monde des vivants et d’accroître ainsi leur influence dans celui des morts. Passionnant.

« Vanuatu. La voix des ancêtres », Musée des explorations du monde, 6 Rue de la Castre, Cannes, jusqu’au 25 mai