Mort d’une figure iconique du monde de l’art, la rentrée des salons à Paris, un tableau sauvé d’Artemisia Gentileschi… 5 infos qu’il ne fallait pas manquer cette semaine

Mort d’une figure iconique du monde de l’art, la rentrée des salons à Paris, un tableau sauvé d’Artemisia Gentileschi… 5 infos qu’il ne fallait pas manquer cette semaine
On connaît les dates des grands salons d'art et d'antiquités de l'automne à Paris ! Photo : © Getty Images / Eric Schaeffer

Passant du chagrin à l'allégresse, le monde de l'art a vécu une semaine mouvementée...découvrez 5 infos qu'il ne fallait pas manquer cette semaine.

Cette semaine, la scène artistique allemande est en deuil après la disparition d’une de ses figures emblématiques, tandis qu’à Paris, les Arts Décoratifs viennent tout juste d’apprendre le nom de leur prochaine directrice. Un sculpteur français continue d’affoler les compteurs en salle de ventes. On le retrouvera peut-être dans un des salons parisiens de la rentrée dont les dates ont toutes été annoncées. Finalement, à Los Angeles, une toile d’Artemisia Gentileschi (actuellement mise à l’honneur au musée Jacquemart-André) vient d’être restaurée grâce au Getty Museum de Los Angeles.

1. Belle rentrée en perspective ! Les salons parisiens dévoilent leurs dates

À vos agendas ! Les dates des grands salons parisiens de l’automne ont enfin toutes été annoncées. Pour ouvrir le bal, le Parcours des mondes, qui réunit les galeries spécialisées dans les arts premiers, aura lieu dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés (6ème arrondissement de Paris) du 9 au 15 septembre. Suivra le salon FAB Paris, porté notamment sur la sculpture et l’art ancien, du 20 au 24 septembre 2025 au Grand Palais. Monument où se déroulera aussi l’un des salons d’art contemporain de référence, Art Basel Paris, du 22 au 26 octobre.

En parallèle, se tiendront du 23 au 26 octobre Moderne Art Fair, foire d’art moderne, contemporain et de design sur les Champs-Élysées, ainsi que le salon international du Patrimoine Culturel au Carrousel du Louvre. Peu après, vous pourrez revenir aux Champs-Elysées pour la 122eme édition du salon d’Automne du 29 octobre au 2 novembre, puis, terminer la saison en beauté avec Paris Photo également au Grand Palais du 13 au 16 novembre.

2. Nouveau record de vente aux enchères pour François-Xavier Lalanne

Le Bar aux autruches de François-Xavier Lalanne a été vendu 11,1 millions d’euros chez Sotheby’s à Paris le 20 mai, pulvérisant son estimation initiale. Les 29 œuvres présentées dans le cadre de cette vente (dont 15 issues de la collection personnelle de Claude et François-Xavier Lalanne), ont totalisé 17,9 millions d’euros, soit plus du double de leur estimation. Cette table-bar iconique, datant de 1967-1968, est considérée comme l’œuvre préférée de l’artiste. Seulement six exemplaires existent, dont deux appartiennent à des collections publiques prestigieuses.

Bar aux Autruches, 1967-1968 © Courtesy of Sotheby's

Bar aux Autruches, 1967-1968 © Courtesy of Sotheby’s

La vente a suscité une bataille intense entre plusieurs acheteurs. Ce record confirme l’engouement pour Lalanne, dont la cote a été propulsée par des ventes antérieures, notamment celles des collections d’Yves Saint Laurent et de la famille Lalanne. Avec plus de 105 millions de dollars récoltés en 2024, François-Xavier Lalanne est devenu le deuxième artiste français le plus performant au niveau mondial, juste après Claude Monet. Ce succès témoigne de l’attrait universel de son bestiaire animal et végétal.

3. Mort d’Eva, du duo d’artistes Eva & Adele

Eva, membre du duo d’artistes Eva & Adele, s’est éteinte dans sa résidence de Berlin. D’après la Deutsche Presse-Agentur (l’équivalent allemand de l’AFP), sa disparition serait survenue peu après une opération éprouvante au niveau des lombaires. Eva avait rencontré Adele en 1989, en Italie, juste avant la chute du mur de Berlin. Toutes deux affirmaient être venues du futur grâce à une machine à voyager dans le temps.

 

Véritables œuvres d’art vivantes, elles ont marqué les esprits dès le début des années 1990, lorsqu’elles ont commencé à se rendre à une multitude d’événements culturels partout dans le monde  (galas, vernissages, festivals…), affichant toujours dans une apparence parfaitement identique, joyeusement criarde. Surnommées avec ironie les « professionnelles du vernissage », elles se pensaient dans une performance artistique perpétuelle, allant jusqu’à affirmer : « Où que nous soyons, il y a un musée. » Dans une publication Instagram datant du 22 mai, Adele a annoncé la douloureuse nouvelle à leur communauté :« Elle a quitté ce monde pour entrer dans l’éternité. Sa foi dans le pouvoir de l’art était infinie. FUTUR. »

4. Sophie-Justine Lieber, nommée directrice générale des Arts Décoratifs

Sophie-Justine Lieber deviendra bientôt la nouvelle directrice générale des Arts Décoratifs, institution qui regroupe le musée des arts décoratifs et le musée Nissim de Camondo, ainsi que l’École Camondo et les Ateliers du Carrousel. Elle remplacera Sylvie Corréard, en place depuis plus de 6 ans. Cette dernière a évoqué une « fin de cycle » pour expliquer son départ. Le parcours « riche et transversal » de Sophie-Justine Lieber a réussi à convaincre le conseil d’administration en charge de nommer un successeur.

Portrait de Sophie-Justine Lieber © Guillaume Ombreux

Portrait de Sophie-Justine Lieber © Guillaume Ombreux

Et pour cause, passée par Sciences Po et l’ENA, elle est depuis 2022 directrice générale de l’Établissement public du parc et de la Grande Halle de La Villette. Avant ça, elle avait présidé le conseil d’administration de l’École du Louvre ainsi que la commissions Art et Essai du Centre national du Cinéma et de l’image animée, puis assurée la direction du cabinet de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture de 2020 à 2022. Sophie-Justine Lieber a fait savoir qu’elle était « très heureuse » de rejoindre cette « merveilleuse institution, ancrée dans l’histoire et tournée vers le contemporain, pour y ouvrir une nouvelle page ». Elle prendra ses fonctions en  juillet prochain.

5. Le Getty Museum achève la restauration d’une peinture rescapée d’Artemisia Gentileschi

Cinq ans après l’exposition dévastatrice d’août 2020 à Beyrouth (Liban), qui a fait des centaines de morts, des milliers de blessés et des dégâts matériels irréversibles, Hercule et Omphale (vers 1636) d’Artemisia Gentileschi (1593-1654) redécouvert dans le Palais Sursock retrouve sa splendeur grâce à une entraide internationale exceptionnelle. Le Getty Museum de Los Angeles (États-Unis) a étudié et restauré le tableau rescapé pour l’exposer du 10 juin au 14 septembre dans sa prochaine exposition « Artemisia’s Strong Women: Rescuing a Masterpiece ».

 Hercule et Omphale, vers 1635–1637. Artemisia Gentileschi (Italienne, 1593–1654).Hercule et Omphale presque entièrement restauré par Ulrich Birkmaier, conservateur principal des peintures au Getty. Collections du Palais Sursock, Beyrouth, Liban. © 2025 J. Paul Getty Trust

Hercule et Omphale, vers 1635–1637. Artemisia Gentileschi (Italienne, 1593–1654). La peinture presque entièrement restauré par Ulrich Birkmaier, conservateur principal des peintures au Getty. Collections du Palais Sursock, Beyrouth, Liban. © 2025 J. Paul Getty Trust

« En plus de 30 ans de carrière de restauration de tableaux, ce sont les dégâts les plus importants que j’aie jamais observés et l’un des projets les plus exigeants, mais aussi les plus enrichissants, sur lesquels j’ai eu le plaisir de travailler, explique Ulrich Birkmaier, conservateur principal des peintures au Getty Museum, dans un communiqué. C’était un peu comme assembler un immense puzzle : petit à petit, le tableau a repris vie. L’analyse aux rayons X a non seulement permis de visualiser certains changements opérés par Artemisia pendant le processus de peinture, mais elle a également contribué à la reconstitution visuelle de certains détails perdus lors de l’explosion, lorsque du verre et des débris ont endommagé plusieurs zones du tableau. » Du 31 octobre au 30 mai, le chef-d’œuvre sera présenté dans une exposition au Columbus Museum of Art, puis reviendra au Getty à l’été 2026 le temps que s’achèvent les rénovations du Palais Sursock dans la capitale libanaise.