Riche de plus de 80 peintures, sculptures, vidéos, installations numériques et œuvres générées par ordinateur, le parcours thématique de l’exposition nantaise met en lumière les liens théoriques et formels qui unissent trois générations d’artistes depuis l’avènement de l’art optique, sur le sol français au milieu des années 1950. De Victor Vasarely à Marius Watz en passant par Gary Hill ou Ryoji Ikeda, le mouvement, qui devient rapidement international, va intégrer au fil du temps les évolutions technologiques les plus pointues.
Art du mouvement
Attention aux yeux ! Ici tout bouge ou joue de l’illusion. On entre dans la danse avec les grandes figures historiques, parmi lesquelles les Hongrois Victor Vasarely et Nicolas Schöffer et les Sud-Américains Julio Le Parc et Jesús-Rafael Soto, tous installés à Paris au milieu des années 1950. Leurs œuvres abstraites, qui placent l’expérience du spectateur au centre, révolutionnent une approche fondée sur la contemplation passive. On se déplace, on s’interroge, on se questionne sur la réalisation même de l’œuvre.

Chronos 8 (1967) de Nicolas Schöffer présenté dans l’exposition « Electric op, de l’art optique à l’art numérique » au Musée d’arts de Nantes © Musée d’arts de Nantes – Photo : Cécile Clos
Aux sources de l’art numérique
Alliant art et sciences, l’art optique est lancé, qui se diffuse rapidement au cours des années 1960 dans tous les domaines de la création, de la mode au design. Si cet aspect-là n’est pas abordé dans l’exposition, elle a pour intérêt de tracer des lignes de perspective sur ce que l’art numérique actuel doit à ces grands pionniers.
Vue de l’exposition « Electric op, de l’art optique à l’art numérique » au Musée d’arts de Nantes © Musée d’arts de Nantes – Photo : Cécile Clos
Consacrée à la naissance de l’art optique et cinétique, la première section cède la place à quatre autres, thématiques cette fois, qui fédèrent les différentes générations d’artistes autour de motifs ou de principes communs. « Répétitions programmées », « Binarité », « 3D », « Pixels » sont tour à tour l’occasion de confronter les œuvres des peintres Vera Molnár, Bridget Riley, Douglas Coupland ou François Morellet aux œuvres de pionniers de l’art informatique et numérique comme l’Allemand Georg Nees ou le Français Jean-Pierre Hébert.

Leroy Lamis, Construction 31 – II, 1965, Plexiglas, 30,5 x 31 x 32 cm, Buffalo AKG Art Museum. © Estate of Leroy Lamis / Licensed by VAGA at Artists Rights Society (ARS), NY. Photo : Brenda Bieger, Buffalo AKG Art Museum
Résolument internationale, la sélection d’artistes est l’occasion de nombreuses découvertes parmi les artistes nord-américains, comme le Californien Casey Reas, la New-Yorkaise Laura Splan ou la Canadienne Kristen Roos, et japonais parmi lesquels Yoshiyuki Abe ou Hiroshi Kawano.
Vue de l’exposition « Electric op, de l’art optique à l’art numérique » au Musée d’arts de Nantes © Musée d’arts de Nantes – Photo : Cécile Clos
L’expérience au cœur de la scénographie
Proposant un parcours qui serpente dans le patio du musée, la scénographie s’articule autour d’un espace central facilement reconnaissable à ces murs vert pomme. Conçu pour rendre encore plus tangibles les explorations menées par les artistes, « Le Labo » invite tout un chacun, petits et grands, à expérimenter la création programmée, les jeux optiques ou encore les principes numériques mis en jeu dans les œuvres présentées. Un important programme culturel accompagne en outre la manifestation, entre conférences, concerts, performances sonores, jeux d’arcade et ateliers pour les enfants.
Vue de l’exposition « Electric op, de l’art optique à l’art numérique » au Musée d’arts de Nantes © Musée d’arts de Nantes – Photo : Cécile Clos